Par Anna Larrouy
Une filière qui ne se construit pas seule
Développer un robot autonome de surveillance, comme le THALAMUS, ne se résume pas à assembler des composants. Il faut aligner la technologie, l’usage terrain, la réglementation, le design industriel et bien sûr, les financements. Pour une startup deeptech, l’innovation ne dépend pas seulement d’un bon algorithme ou d’un prototype fonctionnel. Elle repose aussi sur un environnement capable de structurer, connecter et soutenir dans la durée.
En France, et particulièrement en Nouvelle-Aquitaine, l’écosystème public-privé joue ce rôle de catalyseur. Glocal Robotics Europe en est un bon exemple : si nous concevons, fabriquons et faisons évoluer le THALAMUS, nous ne le faisons pas seul.
Un écosystème structurant au service de l’innovation
Plusieurs structures ont joué un rôle complémentaire pour soutenir les projets technologiques de Glocal Robotics. Chacune a agi à un niveau précis de la chaîne de valeur, de l’accompagnement local à l’appui stratégique, en passant par le financement.
- Eurekatech, la technopôle du Grand Angoulême, propose un hébergement : Krysalide, un accompagnement opérationnel et un appui au financement dès les premières étapes du projet.
- Aquitaine Robotics, le cluster régional, fédère les acteurs de la filière robotique et facilite les mises en relation stratégiques : industriels, chercheurs, fournisseurs.
- ID4Mobility ouvre l’accès à un réseau interrégional autour des mobilités intelligentes, avec des opportunités de collaboration sur des projets français et européens.
- ADI Nouvelle-Aquitaine intervient en amont : structuration, diagnostic innovation, orientation vers les aides publiques.
- Bpifrance et la Région Nouvelle-Aquitaine apportent un soutien financier via des subventions, des appels à projets ou des prêts adaptés aux besoins d’une startup deeptech.
Concrètement, à quoi sert un écosystème comme celui-là ?
Un écosystème d’innovation bien structuré, c’est d’abord un accélérateur. Il permet de réduire les délais d’implantation, de bénéficier d’un accompagnement ciblé, et de faciliter l’accès aux bons contacts au bon moment.
Dans un domaine comme la robotique de sécurité, où les cycles de développement sont longs et les enjeux technologiques complexes, ces appuis peuvent faire la différence. D’autant plus dans une région aussi vaste et économiquement dense que la Nouvelle-Aquitaine, où le potentiel de collaboration est significatif.
- Accélérer l’installation : disposer rapidement d’un atelier équipé, de bureaux adaptés et de liens avec d’autres entreprises de la filière permet de se concentrer sur l’essentiel : développer, tester, itérer. C’est ce que Glocal Robotics Europe a trouvé à Krysalide, à Angoulême, comme souligné dans cet article : « D’ores et déjà, Glocal Robotics Europe travaille avec des entreprises spécialisées en robotique et en design industriel de la Nouvelle-Aquitaine. Le déménagement de ses opérations de Valence au Technoparc Krysalide de Saint-Michel dans la banlieue d’Angoulême ne pourra qu’accentuer ce mouvement. »
- Structurer le financement : monter un plan d’affaires, identifier les dispositifs d’aide, répondre à un appel à projets, autant de démarches où ADI et Eurekatech ont pu jouer un rôle de relais stratégique.
- Ouvrir le réseau : l’écosystème facilite les rencontres, qu’il s’agisse de partenaires techniques via Aquitaine Robotics, d’investisseurs dans le cadre de missions économiques régionales ou de clients potentiels lors d’explorations marchés à l’international.
- Favoriser la collaboration sectorielle : avec des structures comme ID4Mobility, l’entreprise intègre un maillage interrégional autour des enjeux de mobilité et de sécurité, favorable aux projets collectifs et à la veille technologique.
Ces soutiens ne remplacent ni l’innovation, ni l’effort, ni la stratégie. Mais ils permettent d’aller plus vite, avec plus de clarté, et moins d’isolement. Un écosystème ne fait pas le succès d’un projet à lui seul. Mais dans un secteur exigeant comme la robotique de sécurité, il peut jouer un rôle déterminant en créant les bonnes conditions autour de l’innovation : des ressources, des repères, du lien. Comme le résume Renato Cudicio, président de Glocal Robotics Europe :
« Ne pas se retrouver seul lorsque l’on démarre un projet comme le nôtre est très important. Être en présence d’autres entrepreneurs qui rencontrent les mêmes défis permet de trouver plus rapidement des solutions et de se remonter le moral lorsque l’on se dit que la bataille sera rude. »